vendredi 2 juin 2017

LAVIGUE ET LARTIGUE A DINARD - Pour ne pas bronzer idiot !


C'est tout le charme des stations balnéaires en dehors de la saison touristique. On n'y croise que des Anglaises momifiées et des vieux messieurs qui font fonction de marégraphe sur les bancs du bord de mer (1).
L'air du temps veut que l'on y présente aussi des expositions et Dinard n'échappe pas à la règle (2). L'exposition de cet été 2017 a pour titre Jacques Henri Lartigue - La femme sur le rivage et est présentée dans la villa Les Roches brunes.

Une mise en bouche avant de déguster les photographies !






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Même s'il y a de la place pour se garer à proximité de la villa (3) , il est préférable de s'y rendre à pied depuis le bord de mer. C'est l'occasion de se plonger dans l'architecture de la Belle Époque où l'on vivait pour voir et être vu (tout l'inverse des lotissements d'aujourd'hui où l'on se cache du regard du voisin et où il n'y a plus rien à voir). 


L'exposition présente une centaine de clichés de Jacques Henri Lartigue. Ils couvrent toute sa carrière, depuis les photos familiales de la fin des années 1910 jusqu'aux photos en couleurs des années 1970. Les organisateurs n'ont pas été confrontés au dilemme habituel, contextualiser ou mettre en perspective. Jacques Henri Lartigue, s'il a passé une journée à Dinard, n'y a pas pris une seule photo !



C'est donc à Jean-Claude Kaufmann qu'ils ont fait appel pour couvrir les murs de textes... une ces lubies exaspérantes qui polluent trop d'expositions. Des textes pertinents au demeurant (la fonction du parasol et l'appropriation de l'espace par les familles par exemple), mais qui dans ce contexte donnent le sentiment d'un banal verbiage sociologique.

Ou est-ce une façon de se donner bonne conscience ? Parce que les plages de Lartigue (et celles de Dinard !) n'étaient pas les plages du Front Populaire et encore moins celles des usines à bronzer contemporaines. C'étaient celles de la bonne bourgeoisie à une époque où seul un Français sur 400 passait ses vacances au bord de mer.

C'est ce monde disparu, son monde insouciant et peut-être égoïste, que photographie Jacques Henri Lartigue, sa famille, ses amies, ses femmes successives, les mondanités et la jet set de l'époque...



En 1979, Jacques Henri Lartigue a fait don de l'ensemble de son oeuvre à l'État Français. Toutes les photographies de ce billet sont donc à créditer à la Donation Jacques Henri Lartigue.



La Villa Roches Brunes de Dinard n'a pas édité de catalogue spécifique à l'occasion de l'exposition La Femme sur le rivage. L'ouvrage du commissaire de l'exposition,  Bernard Toulier - Un dandy à la plage pourra en faire fonction.


L'exposition:
100 photos en 8 thématiques

> Jacques Henri Lartigue et la villégiature
> L’écrin balnéaire
> Sports et loisirs
> La plage, une école de liberté pour les femmes
> L’empire des sens
> Théâtre de l’élégance
> Avec soi-même
> La vie en couleurs


Je ne suis pas photographe écrivain peintre, je suis empailleur des choses que la vie m'offre en passant. Jacques Henri Lartigue.





C'est jusqu'au dimanche 17 septembre 2017, alors, si vous passez dans le coin (et même un peu plus loin), vous savez ce qu'il vous reste à faire. Attention aux horaires ! C'est fermé entre 13h et 15h.

Exposition Jacques-Henri Lartigue à Dinard, la Femme sur le Rivage
Exposition d’été de l’artiste Jacques Henri Lartigue, Villa Roches Brunes> créée par la ville de Dinard, en partenariat avec la Donation Jacques-Henri LartigueLieu : Villa Les Roches Brunes, 3, Allée des douaniersHoraire : De 11h à 13h & de 15h à 19h, tous les jours sauf le lundi

Tarif : 6€ / réduit 3€ / gratuit pour les moins de 7 ans

Source pour toutes les photos :  Donation Jacques Henri Lartigue



Petite bibliographie aléatoire :
Un article du Guardian
Le reportage de France3 Bretagne consacré à cette exposition.
Le billet d'un blogueur toulousain qui m'a grillé la politesse.
Dinard-Bretagne en parle aussi.

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NOTES
(1) D'après un folliculaire local, on y discuterait, au choix, des conséquences mitoyennes de lettres ouvertes adressées aux électeurs de la 6ème circonscription du Finistère (située à près de 250 km de Dinard, est-il bien nécessaire de le préciser), du sort des classes populaires et des moyens de les rendre heureuses. En toutes circonstances, ce mastulu mitoyen dit le vrai, c'est que ça doit l'être. Pour ma part, la seule conversation que j'ai surprise dans un bar, était celle de deux lycéennes avec leur iphone.

(2) D'habitude, ces expositions sont consacrées à des célébrités locales ou à des aquarellistes du coin. Combien de milliers de mètre cube d'eau ont-ils déjà été gaspillés pour torcher de banales marines au km ?

(3) En cette belle journée de fin mai, nous n'étions que deux visiteurs au milieu de l'après-midi. C'est toujours un vrai plaisir, un peu snob, d'avoir un musée à soi tout seul. La Péronelle du Rivage locale devait préparer son matériel pédagogique, à moins qu'elle ait jugé inutile de confronter son public captif au regard d'un photographe mondain.

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